Ère des espèces compagnes
Le titre de cette nouvelle ère s’inspire du manifeste de Donna Haraway, intitulé « Manifeste des espèces compagnes ».
« Une histoire qui se crée dans la chair, dans les cellules, les formes corporelles, les affects, les habitudes
incorporées, de tous ceux qui se sont transformés ensemble, l’un par l’autre et avec l’autre. »
Cette citation de Donna Haraway souligne l’importance des relations et des transformations. Elle entre profondément en résonance avec l’évolution de notre collectif qui a su s’adapter et se renouveler tout en gardant son essence.
En 2022, La Grosse Situation a pris un nouveau tournant. Chacune de ses membres a développé de nouvelles compétences, diversifié ses centres d’intérêt et exploré d’autres rêves. Le groupe voit le départ d’Alice et Cécile, alors membres fondatrices. Au cours des deux dernières années, nous avons travaillé à trois : Léa, Lucie et Bénédicte, en compagnie de nouveaux complices de jeu sur une nouvelle création On pourrait comparer le parcours de notre collectif à un cours d’eau, à l’image de la célèbre pièce classique «La Moldau » de Smetana, qui, depuis une source, devient un ruisseau, puis une rivière qui s’intensifie, avec des rapides, une course paisible et des reflets nocturnes. Notre histoire, commencée officieusement en 2005, continue d’évoluer et de s’enrichir de nouvelles personnes au gré des projets, tout en adoptant d’autres manières de collaborer. En recomposant le groupe, qui se recentre autour de Bénédicte et Léa, nous nous interrogeons:
Est-ce que nous pouvons toujours nous appeler La Grosse Situation alors que nous ne sommes plus les mêmes? Sommes-nous devenues une « Petite Situation »? La Grosse Situation, est-ce une marque de fabrique? Si c’est le cas, faut-il changer de nom? Peut-être qu’aujourd’hui, La Grosse Situation c’est un bagage, une transmission et une transformation.
Alors, c’est avec enthousiasme que nous ouvrons cette nouvelle ère des espèces compagnes, qui émerge du terreau commun. Un nouveau terrain de recherche s’ouvre sur le désir de rencontres entre les espèces, qu’elles soient végétales, animales ou humaines. Nous poursuivons donc le projet « Botanique d’intérieurs » qui interroge ce qui nous lie à nos plantes vertes en organisant des balades botaniques à l’intérieur. Déjà amorcée en 2014, nous faisons pousser cette idée dans de nouveaux contextes. L’année du confinement à été aussi pour Bénédicte l’année de la perte de son âne Picolo. Cet événement à fait mûrir le souhait d’organiser une cérémonie en son honneur :« Picolo, requiem pour un âne ». Un spectacle en forme de deuil à la gloire des ânes et pas forcément des humains.
Puis, en parallèle de cette création, nous avons exploré le format podcast, en nous interrogeant sur ce qui nous relie à nos animaux de compagnie :« La langue au chat ? »
Au printemps 2025, nous démarrons une collaboration au sein du projet Erable, en partenariat avec le FAB et le Parc Régional du Haut-Médoc, avec comme approche « One health », une seule santé qui unit tous les êtres vivants et leur environnement. Une création collective en collaboration avec deux autres
artistes, Julien Daillère et Syvain Gouraud,verra le jour au printemps 2026.