Transhumance

Quatre saisons de glanage à travers les vastes étendues de Mérignac de septembre 2017 à juillet 2018

De quoi se nourrit-on ? De quoi a t-on faim ? Qu’est-ce qui nous meut ? Nous émeut ?

Voilà les 4 questions que nous avons posées aux Mérignacais·es pendant cette année de Transhumance faîte de chemins, de haltes, de rendez-vous publics, de spectacles de notre répertoire, de soupes dans notre Marmite-Mobile, de rencontres au hasard des trottoirs. Pour engager la discussion et permettre les échanges avec les personnes croisées au abords de la soupe nomade, nous avons imaginé les points de vue imaginaires de 6 personnages sortis de nos spectacles joués au fil des saisons dans les différents quartiers de la ville. L’aventurière, l’autochtone, l’oiseau migrateur, l’ornithologue, la plante en pot et le botaniste. 6 points de vue singuliers, 6 possibles réponses aux questions posées pour élargir le champ et rassembler la matière pour écrire un récit. Cette histoire, dont le héros est un berger qui cherche son troupeau de brebis égarées dans Mérignac, est devenu le fil conducteur d’une randonnée de trois jours et deux nuits. Nous avons consigné la trace de cette transhumance dans une publication auto-produite : « Venez paître à Mérignac ». Ce roman de terrain à glisser dans sa poche est une façon de relier des endroits et des gens rencontrés, tout en proposant une marche surprenante en quête des délaissés de la ville. Nous invitons les humain·es à faire l’expérience du troupeau pour s’interroger sur nos subsistances, nos ressources, nos besoins…

Cette transhumance a été écrite et testée en juillet 2017 par La Grosse Situation.

Quelques définitions qui racontent autrement cette aventure mérignacaise, où on nous avait demandé de “révéler le territoire” :

TERRITOIRE DE MÉRIGNAC : 62 000 ha, 48 KM2. Un Nord, un Sud, un Est, un Ouest. Des limites, un aéroport, des zones commerciales, dont une immense,des zones enclavées, des espaces verts, des bois, des parcs, des ponts sous ou sur la rocade, la rocade, un centre ville, des quartiers paisibles, des quartiers dortoirs, des quartiers politique de la ville, des quartiers chauds, un volcan où on joue au loto, des salles des fêtes, des places de marché, une aire d’accueil des gens du voyage, une ferme de découverte, un ancien camp de réfugié·es, des châteaux viticoles, des jardins partagés,…
TRANSHUMANCE : déplacement d’un troupeau en quête de nourriture. Migration périodique ou continuelle du bétail d’une zone de pâturage à une autre sous la conduite d’un berger.
TROUPEAU : un troupeau est un grand groupe d’animaux vivant ensemble. Le terme s’emploie habituellement à propos des mammifères, et en particulier des ongulés, mais pourquoi pas de mérignacais·es, de spectateur·rices  et/ou autres curieux et curieuses qui se laisseraient embarquer dans une transhumance sensible et spectaculaire à travers le vaste territoire de Mérignac ? Un troupeau qui s’étofferait et grandirait au fur et à mesure des saisons, des rencontres et des liens qui se tisseraient entre ses individus…
(SE) NOURRIR : se sustenter pour l’Homme. En jardinage, donner des engrais. S’instruire, s’élever, se passionner pour quelque chose. Cultiver des liens dans la durée.
DÉLAISSÉ URBAIN : espace abandonné, isolé, oublié, inhabité, négligé. Terrain laissé à l’abandon en milieu urbain. Potentiellement pâturable par un troupeau de brebis. Ou investi par une compagnie de théâtre…

 

 

 

Le troupeau de Transhumance : Alice Fahrenkrug, Bénédicte Chevallereau, Cécile Delhommeau, Thierry Lafollie, Christophe Troquereau, Lucie Chabaudie, Antonin Caussèque, Gabriel Badin, Dimitri Messu, Anthony Pouliquen, Camille Florent.
Publication : Venez Paître à Mérignac – Conception graphique Atelier Pers – Autoproduite par la Grosse Situation.

La résidence d’écriture et de production a été financée par la ville de Mérignac, l’Iddac – agence culturelle de la Gironde et la DRAC Nouvelle Aquitaine.